A toi mon Aimée,
Ces paniers de mots / Trouvés sur ta peau / Pour en habiller ma voix
En Dehors du Temps
Notre Amour est comme un Jardin
Où chacun s’en vient et cultive
Ses secrets et boit à l’eau vive
Que l’autre verse dans sa main
Nous fixons dans l’éphéméride
L’époque qui convient aux deux
Et nous appelons de nos vœux
Le Printemps pour qu’il se décide
L’un pousse la porte des cieux
Pour mieux voir l’autre avec son âme
Et dès qu’il entrevoit la flamme
Le bonheur envahit ses yeux
Le désir croît en ces allées
Où nous nous déployons tous deux
Et nous attendrissons les dieux
Qui font de nos yeux leurs vallées
Chaque pas se fait à dessein
Pour aller retrouver son double
Et l’on suit le parfait du trouble
Qui parfume tout le jardin
Le plaisir naît de ces armées
Qui rendent leurs âmes le soir
Au couvre-feu puis dans le noir
Emportent nos lèvres charmées
Ce Jardin contient nos Amours
Il s’agrandit au fil des heures
Attir(s)e nos doigts qui s’effleurent
Et plongent dans le cours des jours
Il résiste au courant de pluie
Et au coup de sang éolien
Si fort entre nous tient le lien
Qu’il retient l’instant qui s’enfuie
Nous cultivons dans ses massifs
Les plus belles de nos pensées
Éloignés des rives passées
Nous n’en craignons plus les récifs
Dans le jeu des cartes maîtresses
Nous avons tiré le bonheur
Chacun des deux à l’autre cœur
Apporte toutes ses richesses
Nous vivons de Lune de miel
Et dormons à la belle étoile
Étendus sous la grande voile
De l’esquif qui nous mène au ciel
Nous découvrons notre aventure
Entre les lignes de nos mains
Qui promettent des lendemains
Qui chantent dans notre nature
Notre Amour est dans ce Jardin
Où chacun recherche l’eau vive
Pour rejoindre sur l’autre rive
Celui qui forge son destin
Main dans la main dans ses allées
Nous avançons jour après jour
Et nous aimons à notre tour
Au milieu des nuits étoilées
Que naissent des rires d’enfants
Entre nos massifs de pensées
Que nos mains soient récompensées
En cueillant leurs fruits triomphants
[19/07/2019] - JMC © Tous droits réservés
Viennoiseries Verlainoises*
Ô doux fruit
De la Nuit
Sur Terre et sous mes doigts
Aujourd'hui
Sans un bruit
Dans le champ de ta Voix
Quand nos chaînes se brisent
Et qu'il pleut dans mon coeur
Les charmes du bonheur
Sur tes lèvres me grisent
Tu remplis la maison
De mille éclats de rire
Et à chaque saison
Tu m'épargnes le pire
Et c'est pour le meilleur
D'avoir à me soumettre
Que tu me fais renaître
Au berceau de ton coeur
* Variations sur une Romance sans parole
[06/07/2018] - JMC © Tous droits réservés
Le Nom de l'Amour
A l'amande douce
Qui a pris racine
Au coeur de mon Ame Andine
S'il fallait m'amputer d'une moitié de nous
Je m'abandonnerais pour préserver la tienne
Je gracierais ta bouche et livrerais la mienne
En remettant mon souffle au dernier rendez-vous
Je me perpétuerais au coeur de tes pensées
Continuant à vivre au fil de tes saisons
Lorsque tes souvenirs auraient bien des raisons
D'oublier qui je fus à tes heures passées
Je remplirais ma nuit d'étincelles de Toi
Ces poussières d'or qui tombent des étoiles
Et j'y raccrocherais les cordes de mes voiles
Pour occuper le ciel au-dessus de ton toit
Je peuplerais ce lieu des danses de ma flamme
Et je délaisserais l'éternel espérant
Qui cherchait dans la nuit un chemin différent
J'appliquerais sur Toi les gestes de mon âme
L'Amour me prêterais la nuit entre les doigts
Les étoiles du ciel avec les astérides
Et des filets d'argents pour pêcher mes taurides
J'écouterais la mer dans le creux de ta voix
Je prendrais ces poissons dans la nasse céleste
Dans ses filets jetés au-dessus de mon corps
Je veillerais les nuits si noires quand tu dors
Je les réveillerais pour que le jour te reste
Je troublerais la vie au temps de mes amours
La mort me laisserait son dernier chrysanthème (1)
Pour effeuiller pour Toi ses pétales en "aime"
Je finirais encor sur celui de toujours
***
Déjà des ici-bas tu tiens mes préférences
Avec ma plus-que-moi je m'efface dans Nous
Je me délivre en Toi quand nos âmes se nouent
En une seule voix fondant nos différences
Depuis ses premiers jours le monde est ainsi fait
Que tout était prévu pour que je te rencontre
La Vie oeuvrait déjà pour que l'Amour nous montre
Comment nous conjuguer au temps plus-que-parfait
Mon coeur te découvrant d'instinct s'est mis à battre
Un jour pas assez long en mille et une nuits
Nuit et jour je voyais qui tombaient dans mon puits
Tes étoiles d'argent dans leur blancheur d'albâtre
Je t'ai paysagée avec le doigt des yeux
Avec des billets doux pour que ma voix te touche
Et je t'ai promenée avec mon bateau-bouche
Au bord des rêves d'or sur les rives des cieux
Poursuivant le sentier au long de ce rivage
J'ai conté de mes mains chaque grain de ta peau
En chacun se trouvait un lieu pour chaque mot
Et tous me découvraient les traits de ton visage
Les étoiles de mer avec celles des cieux
Sur le bord de mon coeur vivaient en colonie
Et ces astres formaient ma seule compagnie
Pour conduire à bon port la jonque de tes yeux
Déjà je le sentais que tu me faisais naître
Aux lueurs du matin comme aux douceurs du soir
Déjà je comprenais à t'écouter me voir
Que tu m'envisageais comme je pouvais être
***
On ne nous prendra pas cette moitié de nous
Cette part de nos coeur attachée à la Vie
Nous garderons sacré ce que l'on nous envie
Et l'enfant sautera longtemps sur nos genoux
L'Amour nous a transmis un champ de marguerites
Pour que nous effeuillons tous leurs pétales blancs
Et que nous échangions avec des mots troublants
Les gestes de nos doigts restés dans leurs guérites
Nous sommes l'un et l'autre à la merci de nous
Et chacun d'entre nous aime plus que soi-même
Celui qu'il a choisi comme chemin suprême
Depuis l'instant sacré du premier rendez-vous
Nos lèvres et nos mains avancent en colonne
Partout nous arborons le même pavillon
Et nous formons les deux ailes du papillon
Qui déclenche sur nous les foudres d'un cyclone
Mon âme s'est offerte à l'enfant à la soeur (2)
Jour et nuit nous formons un être en trois personnes
Chaque moitié de nous dépose ses couronnes
Pour vivre un siècle d'or au pays de son coeur
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire (3)
Le poète explora ces lieux où tu me perds
C'est de ton avenir dont parlent tous mes vers
Lorsque les souvenirs effacent mon histoire
L'étendard de mon âme en tête de ton nom
Tu conquiers chaque jour mes lèvres de noblesse
Ma voix berce en secret ce poids de ma faiblesse
Dont le souffle en ma bouche est l'unique chaînon
(1) Georges Brassens, Le Testament (2) Charles Baudelaire, L'invitation au voyage
(3) Louis Aragon, Les yeux d'Elsa
[12/09/2017] - JMC © Tous droits réservés
Le Choix d’Eurydice
Mon âme court avec les loups
Le long de tes côtes sauvages
Et mes lèvres sur ces rivages
Evitent les récifs jaloux
Mon cœur trouve son pied-à-terre
Et je tombe sur les genoux
Les vagues déferlent sur nous
Enlacés à l’embarcadère
Ô combien de récits trouvés
Chaque soir dans mon bac à fable
De songes à nouveau rêvés
Quand passe le marchand de sable
L’esprit repousse l’horizon
Au-delà de chaque barrage
Je retrouve sur ton visage
Le chemin de la guérison
Ô combien de ces jeunes mousses
A peine sortis du néant
Débarqués sur cet océan
A la recherche de peaux douces
La Nuit est propice à l’amour
Et quand elle s’est en allée
Il ne reste en tout pour le jour
Qu’un lys défait dans la vallée
Il me faut mille et une nuits
Pour allant jusqu’au bout des âmes
Trouver entre mes doigts en flammes
Le lieu magique de tes buis
Ô combien de marins d’eau douce
Cherchant la Lune dans les ports
A la hune vendraient leur corps
Pour une heure avec cette rousse
Elle fuit les vieux loups de mers
Pour partir avec mon enfance
Mes mains font sa connaissance
Sur le chemin de ses yeux pers
Tu choisis le charme du mousse
Le Petit Prince encore en moi
Tu roules avec l’enfant roi
Dans la paille ou bien sur la mousse
Sans tirer à la courte paille
Nous sommes tous les deux mangés
Nos corps et nos cœurs mélangés
Sur le même champ de bataille
Chaque jour est un paradis
A marquer d’une pierre blanche
Quand se dévoile sur ta hanche
L’oiseau-lyre avec ses petits
[12/09/2016] - JMC © Tous droits réservés
Eurydice
Mes yeux d'enfant sous chaque arcade
S'amusent à tromper le Temps
A la fontaine où je t'attends
Ils te tendent une embuscade
Les fleurs qui fêtent le Printemps
Tout autour font la cavalcade
Tes lèvres près de la cascade
Viennent aux fonts où tu m'entends
Plus de place pour les arcanes
De secret pour moi tu n'as pas
Je connais chacun de tes pas
Sur la piste les caravanes
Au clair de lune se pavanent
Moi je succombe à tes appâts
[25/04/2016] - JMC © Tous droits réservés
Solstice d'Eté
Avec le peigne de mes doigts
Je traîne dans ta chevelure
Mes lèvres vont à vive allure
Le long du canal de ta voix
Ton souffle dans mon paysage
A fait frissonner tous les verts
Tu peux cueillir sur mon visage
Les feuilles de mes tendres vers
Il en a fallu des misères
Pour que l'heur reprenne son cours
Que ton palais des lumières
Rallume les feux dans ses tours
La Vie échappe au temps qui passe
Et sur les rives de l'Amour
Les jours se perdent dans l'espace
Et disparaissent tour à tour
Jamais plus je ne ferai taire
La brièveté de mon coeur
Qui ne réagit au bonheur
Qu'aux fonts où ta source se terre
Je baigne dans ta chevelure
Et sous le règne de ta voix
Je me déplace à vive allure
Sur le lent cheval de mes doigts
[05/04/2016] - JMC © Tous droits réservés
Boléro
Dans mon coeur d'or
Danse ton corps
La nuit
Lorsqu'il se dore
Sous les crayons du Soleil de minuit
Et l'âme encore
Avec sa soeur
Mon corps
Laisse ses peurs
Sous les rayons du sommeil de la mort
A chaque mot
Cette espérance
Cadence
Dans mon coeur d'eau
Nos corps brouillons sur un rythme de danse
[28/12/2015] - JMC © Tous droits réservés
Chemin de Vie
Compositions instrumentales
Qu'elle dispose sous mes doigts
Les particules de sa voix
En suspens dans mon coeur s'étalent
A travers les prés et les bois
Mes pensers à trois voix égales
Célèbrent avec les cigales
La femme qui fait mes émois
Au milieu des feuilles de vigne
D'un regard elle me fait signe
Pour ne pas me perdre en chemin
Et là mon coeur lui tend la main
Pour qu'avant qu'il ne soit demain
De ses yeux je devienne digne
[29/10/2015] - JMC © Tous droits réservés
Egérie
Ange descendu du ciel ma plus que parfaite
Le silence devant toi m’annonce une fête
Un instant de grâce un moment d’éternité
Un retour au port où je pourrai m’abriter
Mon miel ma douceur au milieu de la tempête
Mon navire avance au-devant de ta beauté
Au large de nous ta lumière à volonté
Indique sa voie à mon âme de poète
L’allumette de ton cœur enflamme mes yeux
Et dans ce brasier d’Amour les mots prennent feux
Pour faire éclore l’esprit de l’océan d’encre
Laissant l’imagination vaquer à ses jeux
Dans le lagon de papier je jette son ancre
Et la vois saisir ton sourire qu’elle échancre
[19/01/2015] - JMC © Tous droits réservés
L'Eve Familière
Familier de ce rêve où je la trouve encor
J’ai croisé tant de fois la jeune femme étrange
Dont la teinte des yeux selon mes désirs change
Avec ses cheveux roux de couleur brune ou d’or
Souvent elle m’écoute avec son regard d’ange
Et elle tend ses bras quand je viens sur le port
Au moment où la nuit me rappelle à son bord
Lorsque ma conscience aux songes se mélange
Je m’attache à ses noms que je n’ai jamais sus
Et je l’appelle en vain devant ce vide énorme
J’aimerais m’approcher de ses yeux aperçus
J’attends que sous les miens elle reprenne forme
Que glisse sur sa peau la soie et ses tissus
Elle pudiquement attend que je m’endorme
[01/01/2012] - JMC © Tous droits réservés